Le nouveau pont va évoluer d’un franchissement automobile à un véritable espace public. Largeur triplée, pont végétalisé, multimodalité piétons / vélos / tramways / voitures

Promenade, traversée, pont-jardin, pont-place, pont-belvédère… Le futur pont Anne-de-Bretagne fera plus qu’accueillir de nouvelles mobilités. Il sera un véritable trait d’union entre le centre-ville historique et l’île de Nantes, entre le nord et le sud de la Loire, et proposera demain de nouveaux usages et une nouvelle relation au fleuve et son estuaire. Nantes Métropole vient de désigner le groupement de conception-réalisation qui concrétisera le projet : GTM Ouest avec l’architecte concepteur Dietmar Feichtinger, le paysagiste Ateliers UP+ de SCE, l'urbaniste Paume et les bureaux d'études SCE et SBP. L’avant-projet dévoilé aujourd’hui continuera d’être affiné jusqu’à l’enquête publique fin 2023. Démarrage du chantier prévu fin 2024.

« Ce projet marquera le paysage nantais. Le pont de 145 mètres de long verra sa largeur tripler, jusqu’à 53 mètres en moyenne. C’est l’exact équivalent du cours Saint-André, alors oui, c’est une véritable place qui sera créée sur la Loire ; un espace de vie, planté de tout son long, trait d’union entre le projet « Loire au cœur – Petite-Hollande » et celui de l’île de Nantes. Demain, le pont Anne-de-Bretagne sera prioritairement dédié aux piétons, vélos et tramways, offrant un nouveau lieu de promenade, apaisé et festif, aux multiples points de vue et de contemplation, sur une ville et sa métropole qui se rouvrent pas à pas à leur fleuve. »

Johanna Rolland, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole


Avec 1 270 m2 d’espaces verts proposé par le groupement, soit près de 20 % de la surface totale, l’ouvrage offrira une promenade plantée, un nouvel espace de respiration. Une ambiance inattendue sur un pont en plein cœur d’une métropole. Ce jardin suspendu et traversant, ses « coussins » végétalisés pour s’asseoir et contempler la Loire, guideront les cheminements et apporteront de la fraîcheur aux promeneurs, à un endroit où aujourd’hui le goudron est roi. Ce projet permettra la continuité paysagère de la promenade nantaise du Jardin des plantes à la Loire, qui amènera à terme jusqu’au Bas-Chantenay côté nord et jusqu’à la pointe ouest de l’île de Nantes, tout en créant un corridor écologique de rive à rive. La volonté de la collectivité est d’étendre encore cette part de végétal sur le pont.

145 × 53 mètres : un pont-place aux dimensions exceptionnelles

Le projet repose sur la réutilisation du pont actuel et la construction d’un second ouvrage d’art. La largeur du pont Anne-de-Bretagne sera ainsi plus que triplée pour passer de 18 à 53 mètres en moyenne. Le pont deviendra accessible à tous avec des pentes abaissées à 4 % maximum, et la priorité sera donnée aux déplacements doux avec 75 % de la surface du pont qui sera réservée aux piétons/vélos/tramways. Le pont est ainsi conçu pour accueillir les futures lignes de tramway 6 et 7 entre Rezé et La Chapelle-sur-Erdre ou Saint-Herblain, ainsi que, pour les vélos, une « voie magistrale » à double sens à l’est et une large bande cyclable monodirectionnelle à l’ouest.

« Mon objectif est de créer plus qu’un lien, un lieu de promenade et de contemplation sur la Loire, grâce au jardin linéaire, aux « coussins de nature » et à la grande place suspendue. J’enracine le pont sur les quais par de multiples passerelles. Je propose un véritable espace public généreux, un lieu vivant pour l’avenir où l’on profite du fleuve, de l’air, des lumières de Nantes. Je ne pense pas qu’il y a un pont comparable en France, ni dans le monde, par la largeur, son rapport circulation douce/tram aux voies pour voitures, son statut d’un véritable lieu public sur l’eau et ses ambitions écologiques. » Dietmar Feichtinger, architecte 

Dietmar Feichtinger, architecte attentif à l’intégration des projets dans leur environnement 

Architecte autrichien, diplômé de l’Université technique de Graz, il crée son agence Dietmar Feichtinger à Paris en 1993. Forte d’une trentaine de collaborateurs, l’agence exerce son activité essentiellement en maîtrise d’œuvre publique en France et en Europe. Son approche contemporaine, simple et esthétique, a été reconnue à travers l’attribution de nombreux prix et distinctions. Il est membre élu de l’académie des Arts de Berlin. 

Dietmar Feichtinger Architectes a réalisé la jetée du Mont-Saint-Michel, le Butterfly Bridge (Copenhague), la passerelle Simone-de-Beauvoir (Paris), la passerelle des Trois-Pays (entre Weil-am-Rhein et Huningue) ou encore la passerelle du Musée et le Shanghaibridge (Hambourg). 

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