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NANTES : 3000 personnes rassemblées en hommage aux victimes des attentats de Paris

Les nantais ont répondu nombreux à l’appel au rassemblement lancé par Johanna Rolland, Maire de Nantes. 3000 personnes sont venues se recueillir vendredi soir à 21H près du miroir d’eau, devant le château des Ducs de Bretagne, illuminé aux couleurs du drapeau français. Dans une ambiance silencieuse, propice au recueillement, jeunes et moins jeunes sont venus déposer des bougies et des fleurs.

Enfin, un lieu de rassemblement

Le château des Ducs de Bretagne, illuminé aux couleurs bleu, blanc, rouge
Le château des Ducs de Bretagne, illuminé aux couleurs bleu, blanc, rouge

Depuis quelques jours, les propositions d’hommage, de marche blanche, de rassemblement fleurissaient sur les réseaux sociaux, témoignant de la frustration grandissante des nantais de ne pouvoir se réunir et exprimer collectivement leur tristesse et leur solidarité, faute à l’Etat d’urgence. « Je comprends la nécessité d’éviter les rassemblements pour des raisons de sécurité. Mais c’est important pour nombre d’entre nous de dire que nous nous sentons proches des victimes et de leurs familles », nous confie Isabelle. Steven et David, armés de roses blanches, ajoutent : « Nous sommes venus rendre hommage aux victimes. C’est essentiel qu’il y ait un lieu de rassemblement ». Zabe, réfugié et nouvellement arrivé sur Nantes, a choisi de venir avec ses enfants : « Ils savent ce qu’il s’est passé. Symboliquement, dans leur esprit, c’est bien qu’ils viennent chacun poser une bougie ».

Un symbole commun, des réactions uniques

Johanna Rolland prend brièvement la parole au nom du Conseil municipal : « Nous avons voulu ce moment de partage, de recueillement [...] pour dire que nous sommes debout, unis, rassemblés ». La foule applaudit. Le château s’illumine. Un enfant, chaussé de bottes, patauge en riant au milieu du miroir d’eau. Les mines sont tantôt réjouies, tantôt graves, tantôt larmoyantes. Les bougies naviguent au gré du vent. Une marseillaise est lancée. La tonalité n’est pas toujours juste et un sourire parcourt la foule complice. Une femme s’exclame : « Je m’y retrouve plus quand Madonna chante La vie en rose...».  Plus loin, un groupe de jeunes filles s’exprime avec vivacité : « Le rire c’est libérateur. On en a besoin. Il faut continuer d’avancer, c’est comme ça qu’on rebondit et ça devient presque un moyen de combattre ». Elles vont poursuivre la soirée en centre-ville pour participer à l’initiative Tous en terrasse, « il faut montrer qu’on ne se laisse pas abattre ». 

Mais les terrasses, il faut bien le dire, si elles ont résisté à la marque sombre du terrorisme, sont restées timorées face aux assauts de l’humidité ambiante et du froid hivernal qui s’installe sans crier gare. Les nantais sont nombreux dans les rues ce soir mais ils festoieront à l’intérieur !

La foule se disperse doucement. Certains s’acharnent à rallumer les bougies qui supportent mal la fougue du vent, qui s’incruste sans avoir été invité. Les pieds dans l’eau, les mains gelées armées de briquets et d’allumettes, hommes et femmes, avancent pliés en deux, pas à pas, vers chaque lumière éteinte, dans un éternel recommencement... Est-ce cela qu’on nomme l’énergie du désespoir ? « Ben moi, ça me fait chaud au cœur », souffle Manon, 7 ans, à sa maman.

Auteur : N.M. | 21/11/2015 | 0 commentaire
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