NANTES : 500 personnes manifestent leur soutien aux migrants

En réaction face à l’attentat perpétré dans la nuit de samedi à dimanche contre un squat de migrants, le collectif de soutien aux expulsés de la rue des stocks avait appelé les nantais à se rassembler à 18h, place Royale.

500 personnes ont répondu présent à l’appel pour dénoncer les actes malveillants qui se multiplient à l’encontre des migrants ces derniers temps : tags xénophobes, cadenas posés sur des squats, dégradations commises sur les devantures des associations qui leurs viennent en aide jusqu’à l’attentat aux cocktails molotov du squat du bas Chantenay. 

Pour Eric Thouzeau, Conseiller régional, « on franchit un pas. Jusqu’à présent, on observait une campagne verbale de haine. Là, il s’agit d’un attentat pour tuer. C’est gravissime ! ». Au-delà de la condamnation de ces actes « barbares », les organisations mobilisées (Collectif de soutien aux expulsés de la rue des stocks, Ligue des Droits de l’Homme, Intersyndicale CGT- CFDT-UNSA-FSU-Solidaires, Association Républicaine des Anciens Combattants et victimes de guerres) sont venues opposer un tout autre message. « La solidarité, c’est accepter ceux qui viennent à notre porte. Ils ne viennent pas pour le plaisir mais uniquement pour sauver leur peau. Si nous ne sommes pas capables de le comprendre, sommes-nous des êtres humains ? », interroge la représente de la Ligue des Droits de l’Homme, sous les applaudissements de la foule. « Plus largement, à l’opposé des thèses qui veulent nous faire croire que l’étranger est un problème, nous disons que l’Autre d’où qu’il vienne est une chance. Toute l’Histoire et toutes les analyses montrent que les personnes immigrées apportent plus d’initiatives et de talent, de développement et de richesses qu’elles ne coûtent à la société. »

Par ailleurs, les organisateurs profite de cette tribune pour dénoncer l’immobilisme des pouvoirs publics : « Nous attendons donc de l’Etat et des collectivités locales qu’ils mobilisent des moyens humains et financiers suffisants pour que l’émotion se traduise par des actes concrets et pérennes de solidarité pour un accueil digne ». Reste à savoir si les élus municipaux et régionaux, présents dans l’assemblée, ont entendu le message...

Libson Diallo, un des migrants vivant dans le squat attaqué du bas Chantenay témoigne : « C’est difficile. On n’est pas tranquilles, on est sur nos gardes alors qu’on ne fait rien de mal. ». Selon Jean-Luc Landas, membre du collectif, ils seraient plus de 100 migrants à résider, faute de centre d’accueil, dans le squat du bas-Chantenay et celui de Doulon. 

Le cortège s’ébranle, à l’issue des prises de parole, pour une marche pacifiste qui mènera symboliquement les manifestants jusqu’à la préfecture en entonnant le slogan « Urgence, urgence ! Ouvrez les frontières, la Méditerranée est un cimetière ! ».

Auteur : NM | 11/11/2015 | 0 commentaire
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