« Le mode de gouvernance des deux dernières décennies ne fonctionne pas » une fois à la mairie nous imposerons des tarifs populaires et ferons en sorte que le territoire se réapproprie notre club via l’actionnariat populaire. »

Florian Le Teuff, Julie Laernoes Photo NE

Depuis 2001, le FCN est entre les mains d'actionnaires extérieurs à la région nantaise (successivement la Socpresse, Serge Dassault puis Waldemar Kita) détenant les uns après les autres la totalité du capital du club. Ce mode de gouvernance ne correspond pas à l'ADN d'un club singulier qui a construit sa notoriété et son palmarès grâce au collectif. La disparition de l'ancrage local du FC Nantes a provoqué la perte d'identité et la déliquescence d'un club huit fois champion de France, désormais installé saison après saison dans le ventre mou du championnat. Institution aimée et renommée, le FCN est tombé dans l'anonymat. Nantes est aujourd'hui une anomalie du paysage sportif national : parmi les 11 villes françaises de plus de 200 000 habitants, Nantes est la seule dont le club professionnel de football n'est pas parvenu à jouer un seul match de Coupe d'Europe depuis 15 ans. Les gradins du stade se vident et les amoureux du club sont en souffrance.


En cas de victoire des écologistes aux municipales nantaises (un scénario de plus en plus envisageable), Nantes Métropole créera une société commerciale destinée à fédérer un pool d'entreprises régionales dans la perspective d'un rachat du FC Nantes ou, a minima, d'une prise de participation dans le capital du club au moment du prochain changement d'actionnaire de référence. Cette nouvelle société intégrera la « SAS A la nantaise » qui a déjà commencé à lever des fonds auprès des supporters souhaitant devenir actionnaires du FCN, sur la base du principe démocratique « une personne, une voix ». La métropole pourra promouvoir le projet en s'appuyant sur le contrat d'occupation du stade, qui permet à la collectivité d'avoir son mot à dire au sujet de la gouvernance du FC Nantes.


Julie Laernoes, tête de liste écologiste et citoyenne : « Les relations entre la collectivité et le FC Nantes sont à redéfinir et à assainir. En cas de victoire des écologistes, Florian Le Teuff (cofondateur d'A la nantaise) deviendra vice-président de Nantes Métropole en charge du sport professionnel et sera ainsi l'interlocuteur direct de Waldemar Kita. En tant que propriétaire des infrastructures, la collectivité imposera des tarifs populaires dès le début du mandat (places sèches à 7 euros pour les matchs ordinaires, abonnement à 120 euros en tribunes Loire et Erdre). Par ailleurs, la collectivité créera les conditions permettant aux acteurs du territoire (entreprises et supporters) d'être ensemble parties prenantes de la gestion du club. Le territoire doit se réapproprier notre club. Il s'agit d'un fleuron de la ville, nous souhaitons pouvoir redevenir fiers du FC Nantes »


Florian Le Teuff, numéro 2 de la liste : « Les difficultés du FC Nantes depuis près de vingt ans résultent avant tout de décisions politiques : en 2001, c'est la Ville de Nantes qui a organisé la cession de l'intégralité du capital du club à une société extérieure à la région, sans faire en sorte que les acteurs du territoire puissent jouer le rôle de garde-fous. Dès 2001, l'éviction de Raynald Denoueix a été le signe annonciateur d'une longue période de tristesse qui perdure encore aujourd'hui. Après avoir fait des choix destructeurs, la collectivité doit à présent jouer un rôle constructif et donner l'impulsion pour que le club soit géré par des acteurs locaux, soucieux des valeurs du club. L'objectif est que le FCN soit enfin en phase avec le football d'aujourd'hui tout en répondant à des exigences locales fortes (politique de formation, affirmation de valeurs, bonne gouvernance, projet sportif et économique sur le long terme…) »


Frédéric Allaire, avocat au barreau de Nantes, maître de conférences en droit public : "Le projet avorté Yellopark, celui abandonné de cession du FCN à l’été 2019, les velléités de délocaliser le FCN en dehors de la métropole nantaise sont autant d’invitations à écrire une nouvelle page du club. A l’opposé de la volonté de rompre définitivement les amarres avec son club comme le sous-tendait le projet Yellopark, Nantes pourrait au contraire se le réapproprier. Dès lors, Nantes Métropole initiera la constitution d’une société fédérant des acteurs économiques et associatifs locaux et des supporters nantais pour permettre aux nantais de devenir à nouveau propriétaires de leur club et de mettre en place une gouvernance éthique qui pourra répondre de sa responsabilité sociale et patrimoniale. Dans cette perspective, les actionnaires privés (Nantes Métropole n’ayant pas vocation à détenir de participations autres que symboliques) devront ainsi porter un projet dont les objectifs seront d’abord sportifs avant d’être lucratifs. En assumant cette ambition, Nantes Métropole marque son attachement profond au caractère culturel et convivial du football à Nantes et sa volonté de ne pas abandonner son patrimoine commun à un actionnariat sans ancrage territorial. En somme, un projet dont on peut dire pour une fois sans en galvauder le sens, qu’il satisfait véritablement au jeu à la nantaise".

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